David Labarre, vous avez été joueur de cécifoot en équipe de France, participé aux championnats d’Europe, aux coupes du monde et même aux Jeux Paralympiques jusqu’en finale. C’est un parcours exceptionnel, qu’est-ce qui vous a amené à faire cette carrière ?
J’ai été fan de foot lorsque j’étais tout petit, la coupe du monde de 98 m’a marqué et m’a donné envie depuis ce moment là de devenir joueur de foot professionnel. Mais lorsque tu as 10 ans, les adultes, n’osent pas trop te dire que ce n’est pas possible. Mais au fil des rencontres avec des gens qui pratiquaient le cécifoot j’ai compris que c’était ma vocation.
Quelles sont les anecdotes les plus marquantes de ces 10 ans de carrière ?
Sur un top 3, honnêtement je pense qu’en troisième position il y a les jeux paralympiques, en deuxième position, l’ascension de l’Aneto qui marque vraiment le début de ma nouvelle vie.
Et ensuite, le Mont Blanc : cette ascension a été particulière.
Par exemple, aux jeux paralympiques, je n’ai pas pleuré, mais en haut du Mont Blanc, tout le monde pleurait.
Dans le sport collectif, tu as des règles, un arbitre, tu vas essayer de gagner, mais sur le Mont Blanc, tu vas vivre des moments très forts, tu n’as pas de règles.
Tu es seul face à la nature, seul face à la montagne.
En 2018, vous vous lancez le défi de gravir le Pic d’Aneto, le plus haut sommet des Pyrénées. Quel est le point de départ qui a motivé ce challenge ?
C’était important pour moi de revenir dans les Pyrénées, car j’y ai grandi, et j’y faisais de la montagne quand j’étais petit. J’ai eu besoin de revenir à mes racines, de retrouver certaines valeurs, me retrouver moi- même.La montagne a été très importante pour moi.
L’Aneto a été une première pour moi et pour les personnes avec qui je suis parti, car partir avec quelqu’un qui ne voit pas, ça demande de se connaître.
L’Aneto m’a appris beaucoup de choses, gravir ce sommet m’a rappelé que la philosophie de la montagne n’était pas la même que celle du sport collectif et du foot en particulier.
Vous « enchainez » avec l’ascension du Mont-Blanc en 2019. Comment avez-vous préparé un tel projet ?
Pour aller gravir le 1er sommet d’Europe Occidentale, ça a été beaucoup d’escalade, de grimpes, de courses, beaucoup de préparation.
J’étais à Toulouse à l’époque, j’ai essayé de me préparer comme je le pouvais et tout s’est bien passé.
Vous avez réalisé un trek de plus de 200 km en autonomie totale, pouvez vous nous en parler en détail ?
Début 2019 j’ai réalisé un trek solitaire de 213 km qui se sont transformés en 350 km.Il y a eu des moments très forts, des belles histoires et de très belles rencontres.
Contrairement à l’alpinisme où l’on va pas croiser tellement de gens, on part pour une expédition entre copains pour vivre une expérience très forte, on lie un lien très fort avec ceux avec qui on part, puisque l’on risque sa vie avec eux.
Sur les treks en moyenne montagne, on va vivre des histoires plus humaines et on fait de nombreuses rencontres.
Jusqu’où comptez-vous aller comme cela ? Vous avez d’autres projets extrêmes en tête ?
Comme projet nous avons tout d’abord la future exposition que nous avons monté. On reste dans le Pyrénées (à cause du covid), un projet écolo. Ils partent en vélo de Pau jusqu’à Aspe, là où il habite actuellement. Nous allons passer par les cols mythiques des Pyrénées et on reliera en tandem les 3 voies historiques d’escalade. Sur chaque voie il y aura une personnalité historique des Pyrénées qui va grimper avec moi. Ça va être assez dur, il y aura beaucoup de bivouacs, et on alternera entre vélo et escalade.
En bivouaque, tu n’as pas beaucoup de repos. Ça sera l’expédition la plus dure pour moi jusqu’ ici.
Nous avons monté une expédition, on part en septembre !
On a été obligés de rester dans les Pyrénées à cause de la crise sanitaire. Du coup, on s’est dit qu’il fallait faire un projet écolo : on va partir en vélo de Pau jusqu’à Aspe, dans les Pyrénées, là où j’habite actuellement.
On va passer par les cols mythiques des Pyrénées et on va relier en tandem les 3 voies historiques d’escalade.
Sur chaque voie, il y aura une personnalité historique des Pyrénées qui grimpera avec moi.
Ça va être assez dur, on alternera entre vélo et escalade, il y aura beaucoup de bivouacs et, dans ces cas là, on ne se repose pas comme dans un lit !
Ça sera l’expédition la plus dure pour moi jusqu’ ici.
En regardant votre parcours, on se dit que la motivation et l’audace sont votre lot quotidien. Est-ce que la prise de risque, c’est un mode de vie ?
Oui, c’est un mode de vie. Tout en restant mesurée, la prise de risque est importante. Il faut savoir la mesurer et la contrôler. Quand tu reviens d’une prise de risque, tu te sens vivant.
Un conseil à ceux qui cherchent à se dépasser ?
On a en moyenne 30 000 jours à vivre, et ces jours-là il faut les croquer. Il faut croire en soi. Il ne faut pas hésiter à s’entourer. On ne peut pas réussir tout seul.
Il faut croire en ses rêves, aller de l’avant, foncer.