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Le marseillais Philippe Echaroux est un photographe unique en son genre. Très tôt, il comprend qu’il parviendra à tracer son propre chemin, sans passer plus de temps sur les bancs de l’école.

À 24 ans, il décide de devenir éducateur spécialisé dans l’unique but d’inspirer et de transmettre ce qu’il a appris seul : il est possible d’emprunter la voie que l’on souhaite, à condition d’oser. Ressentant le besoin de se réinventer, et de sortir de la routine, il lui vient l’idée d’un street art respectueux de la nature. Avec une certaine accessibilité, Philippe Echaroux intervient sur les thèmes tels que la performance, le sens du défi, la ténacité, la capacité à se réinventer, l’auto-formation ou encore la gestion de projet environnemental.

Vous avez un parcours d’autodidacte, quelles sont les clés que vous pouvez donner à ceux qui souhaitent se former seuls ?

Je dirais que la clef principale est la passion. Une forte dose de passion, saupoudrée de curiosité et d’un zeste d’acharnement. La passion est ce qui vous permettra de surmonter les nombreuses impasses dans lesquelles vous vous retrouverez.

Être autodidacte cela fait rêver sur le papier, mais dans la vraie vie, c’est, hélas, bien plus compliqué. Imaginez vous gravir un sommet sans plan, sans guide et sans balise.

Se former seul fera de vous un individu plus unique, mais fera de votre parcours d’apprentissage, un parcours moins ordonné, moins rectiligne : vous devez à la fois vous former et comprendre en même temps les étapes de votre apprentissage, et ce n’est pas simple ! Cela demandera forcément plus de temps car vous devrez expérimenter, et théoriser en même temps.

Être autodidacte est un chemin plus complexe, mais aussi plus complet. Il fera de vous une personne plus épanouie, plus mature dans votre domaine.

À mon humble avis, le seul vrai conseil que je pourrais donner est de savoir en amont si vous êtes ou non un passionné.

Si vous êtes passionné, le temps n’existe plus.

Vous aimez transmettre vos savoir, comment vous y prenez-vous ? Quelle est l’importance de la transmission selon vous ?

Je dirais qu’il faut dé-dramatiser. Je rencontre souvent des gens qui pensent, avant même d’avoir commencé, que c’est compliqué, que telle ou telle chose est trop dure pour eux. J’essaie de montrer que je ne suis qu’une personne lambda, ni meilleure, ni plus gauche qu’une autre, mais qui par contre, a le culot d’essayer.

Il y a une phrase que j’aime bien qui dit “Le doute tue plus de projets que l’échec”. Une fois cet état d’esprit enclenché, on peut commencer. L’auto-formation vous amène souvent à sur développer votre côté instinctif, en tout cas dans mon cas.

Êtant autodidacte dans tous les domaines que j’exerce aujourd’hui, transmettre me permet de théoriser et de poser quelque peu ce que j’ai appris. J’ai souvent appris en transmettant et je continue de m’auto-former par ce biais.

Le jour où j’ai dû transmettre, j’ai dû me poser et réfléchir à ce qui était devenu automatique.

La transmission est donc un élément clé dans mon parcours, et la transmission ne se fait pas que dans le sens que l’on croit : c’est un échange.

Après tout,  quand on y pense, j’ai aussi appris à transmettre de façon autodidacte.

Qu’est ce que l’auto-formation ? Est-elle reconnue au sein des entreprises aujourd’hui, et même dans la société en général ?

Je définirai l’auto-formation, du moins dans le monde professionnel, comme la formation hors d’un système établi d’apprentissage. Je dirais qu’elle commence à être reconnue mais de façon ingrate.

Je m’explique.

Vous êtes demain le patron d’une multinationale au succès immense, si vous êtes parti de rien et que vous vous êtes fait et formé tout seul, on vous érigera au rang de demi dieu vivant parmi ses fidèles croyants.

Si vous êtes un employé modèle qui essaie de mettre en valeur des compétences transversales que vous avez acquises sur le tas. On risque fort de vous regarder et de vous demander de suivre les rails. Vous voyez ce que je veux dire ?

C’est ce que je peux souvent observer de mon point de vue extérieur, du moins dans les entreprises que je croise et dans la société en général.

Si vous êtes artiste et que vous avez du succès, alors le côté autodidacte est une sorte de médaillon en or orné de diamants, que vous portez autour du cou et avec lequel vous paradez, chemise ouverte et poils apparents.

SI par contre ta carrière ne décolle pas, on ne fait même pas attention à vous car les lettres de noblesses au final c’est le système qui se veut te former qui vous les donne.

Selon vous, pensez-vous qu’il existe une véritable prise de conscience des enjeux environnementaux, au sein des entreprises ?

Au fond de moi, j’espère simplement que ce n’est pas qu’une mode.

Suivre les tendances nous rassure, nous amène un sentiment d’appartenance et en tant qu’humain c’est un besoin élémentaire.

Je ne saurais pas dire si la plupart des gens se disent conscients du problème écologique parce que c’est la “Hype” du moment ou parce qu’ils y croient vraiment ?

Pareil pour les entreprises, cela fait bien de se faire eco- friendly, ça donne une bonne image, ça fait vendre.

Je manque peut- être de positivité sur ce point, mais je demande à voir, et le temps nous le dira.

Quels sont les prochains projets dont vous pouvez nous parler ?

Je travaille sur une collaboration avec Daniel Pennac autour d’une illustration d’une de ses citations. J’ai également un documentaire sur mon parcours qui devrait sortir courant 2022 avec FRANCE TV.